Le ton toujours original de cette série
Un classique !
Alors qu'on a pu lire les aventures d'Amalia et de Yonas en creux de celles de Nox et Symètre dans le dernier tome de Capitale du Sud, pourquoi lire ce sixième tome d'une double trilogie ? Parce qu'il adopte un autre point de vue sur ce que le lecteur connaît déjà ? Car il raconte de nouveaux événements ? La réussite de ce tome, c'est de faire les deux.
La fin de la fin
Le ton de Capitale du Nord diffère de Capitale du Sud : il est plus grave, plus sombre, moins heroic fantasy. Les ennemis y sont plus terribles, et la réussite paraît moins assurée. Amalia doit lutter, et elle n'est pas ménagée : on s'accroche d'autant plus à elle. Le début de ce tome, qui montre les événements du précédent d'un autre point de vue, permet de mieux comprendre certains mystères laissés en suspens : on a même envie de reprendre les deux tomes en parallèle, pour essayer de trouver la vérité entre eux. Loin de lasser, l'entrelacement de Capitale du Nord et de Capitale du Sud renforce au contraire le charme original du cycle.
La dernière partie du tome offre une suite et fin définitives (du moins pour le moment !) au cycle : sans surprise, le destin d'Amalia n'est pas celui de Nox, et on y retrouve sa personnalité singulière, attachante. Le monde esquissé à la fin de ces pages donne envie de s'y replonger, peut-être par dessein discret des auteurs pour le futur... Surtout maintenant que le lecteur dispose de réponses cohérentes aux mystères de part et d'autre du cycle !
Un cycle passionnant
Après des mois de lecture et des milliers de pages, on ressort de ce cycle avec l'impression d'avoir découvert un classique : à la fois simple et efficace, familier et original. Le potentiel du monde des deux cités (trois?) est encore grand, et on pourrait imaginer de multiples développements, que ce soit en littérature ou dans d'autres médias. Il est en tout cas difficile de quitter ces rues et tours qu'on avait pris l'habitude de fréquenter, aux côtés de deux personnes différentes mais complémentaires, dont chaque voix présente des talents qui répondent à ceux de l'autre.
Pour un premier cycle des deux auteurs, c'est donc une vraie réussite : plaisante sans n'être que cela, aimant aussi bien l'humour que la réflexion politique et morale, c'est une série passionnante. Plus important encore, on peut la recommander aussi bien comme porte d'entrée en fantasy à un public assez jeune que comme porte de retour à ceux qui aimeraient voyager dans de nouvelles contrées sans être complètement dépaysés. Quant à ceux qui ont l'habitude des mondes d'ailleurs, comment ne seraient-ils pas déjà passés par là ?
